Nos réponses à vos questions

Comment organiser le rituel funéraire juif lors d’une cérémonie civile personnalisée ?

Il nous arrive fréquemment d’accompagner des familles endeuillées de confession juive qui souhaitent une cérémonie funéraire à la croisée des valeurs héritées de leur tradition religieuse et de leurs convictions actuelles ou simplement en fonction des volontés de leur proche défunt.


« Le judaïsme enseigne que Dieu a créé l’homme parce qu’Il aime les histoires. »

Elie Wiesel – écrivain, survivant de la Shoah, Prix Nobel de la paix.

Voyons en détail les étapes du rituel funéraire juif :

• Quel est le délai admis pour inhumer ?

Un fois l’annonce du décès, il s’agit d’inhumer le plus rapidement possible : sous 24 heures, mais il est interdit de célébrer des funérailles les jours de shabbat ou les jours de Fêtes.

 

• Quel cercueil choisir ?

La famille privilégie généralement en bois simple, sans décorations particulière ou une étoile de David comme ornement.

 

• Une toilette rituelle est-elle prévue ?

Oui, la toilette de purification « Tahara » est réalisée par des membres de la « Hevra kaddisha ». Traditionnellement, le corps est posé sur le sol, enveloppé dans un linceul blanc. Les bijoux sont retirés.

 

• La veillée funéraire se fait-elle de manière continue ?

Le corps ne doit jamais rester seul. On souhaite la présence de la famille, hommes et femmes réunis.

 

• Comment se déroule la mise en bière ?

Le corps est sur le dos, le visage tourné vers le haut. Les bras sont le long du corps, la tête pouvant reposer sur un sachet de terre d'Israël et le corps peut également être saupoudré de terre.

 

• La crémation, la thanatopraxie ou don du corps et don d’organes sont-ils possibles ? 

En principe, ils sont interdits selon la tradition juive.

Les soins de conservations du corps sont réglementairement obligatoires en cas de rapatriement en Israël, car le cercueil est alors ouvert et le corps inhumé en pleine terre.

 

• Où se déroule la cérémonie ?

Traditionnellement, la synagogue est considérée comme un lieu de vie, on n’y célèbre pas des funérailles. Mais, si le défunt était un fidèle ou un érudit, il est possible d’envisager d’y placer le cercueil.

Avant le départ au cimetière, lieu de la cérémonie où est effectuée une oraison funèbre faite par le Rabbin, il est commun d’effectuer une déchirure rituelle appelée kri'a (ou keria) du vêtement porté par la famille sur le côté gauche pour les proches parents ou droit pour les autres en signe de douleur partagée. Trois pelletées de terre sont disposées sur le cercueil.

Le Kaddish est la prière des morts. Tous se lavent les mains sans les essuyer pour rester symboliquement avec le défunt.

 

• Est-il admis d’offrir des fleurs le jour de la cérémonie ?

La sobriété est de mise, sauf exception et volonté des proches, la famille ne souhaite généralement pas disposer de fleurs.

 

• Quel monument funéraire conseiller à une famille de confession juive ?

En pierre ou une sépulture dite végétale peuvent être proposés. Généralement, il est posé avant la fin des 11 mois écoulés (1 an lunaire).

Il porte une inscription hébraïque et parfois le symbole des tables de la loi.

 

• Quelles sont les grandes périodes du deuil suite à l’inhumation du défunt ?


Le temps du deuil dans la tradition juive est ainsi rythmé :

  • La Shiv'ah (7 jours),
  • La Shloshim (30 jours),
  • Et, pour les proches parents, une année entière.

Pour Delphine Horvilleur, écrivaine et femme rabbin parisienne appartenant à l'organisation juive libérale Judaïsme en mouvement : la mort fait pleinement partie de la vie et en ce sens ; « la mort de nos proches s’inscrit en nous et a beaucoup à voir avec ce que nous pourrions être un jour. Leur histoire nous prend la main. » extrait de son dernier ouvrage : « euh…comment parler de la mort aux enfants » - à la page 39.

Des fondements du judaïsme à la préparation concrète de vos cérémonies funéraires personnalisées...

Les origines du judaïsme : les préceptes d’une religion qui date de plus de 3000 ans.

 

Dieu révèle à Moïse la Torah (enseignement ou loi), il y a environ plus de 3000 ans.

Celle-ci se compose de 5 livres, d’où son nom de Pentateuque, et raconte les débuts du Judaïsme.

 

Le premier livre : la genèse relate l'histoire de la création du monde et des pères fondateurs du peuple hébreu.

 

Ces derniers sont :

  • Abraham (l’ancêtre de toutes les religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam),
  • son fils Isaac,
  • son petit-fils Jacob.

 

Les épouses, nommées matriarches sont Sarah, Rebecca, Rachel et Léa (les deux dernières étant les épouses de Jacob).

 

Jacob recevra le nom d'Israël et ses 12 descendants formeront les 12 tribus d'Israël. Jacob a également une fille.

 

Les 4 autres livres de la Torah sont : l'Exode, le Lévitique (ou doctrine des prêtres), les Nombres (ou livre des Dénombrements) et le Deutéronome (ou répétition de la Doctrine).

 

Ces livres relatent les événements survenus au peuple d'Israël dans le désert au cours de la vie de Moïse.

 

Quels sont les enseignements divins ? Qui est Moïse ?

 

Moïse serait né au sein du peuple hébreu alors réduit en esclavage par le Pharaon d'Égypte.

 

Celui-ci ayant ordonné le massacre des garçons hébreux pour éviter qu'ils ne deviennent trop nombreux, l'enfant est déposé par sa sœur dans un panier d'osier sur le Nil pour y échapper.

 

La fille du pharaon le trouve et lui donne le nom de Moïse qui veut dire : « sauvé des eaux » en hébreu.

 

D'après le livre de l'exode et suite au récit du buisson ardent, c'est Moïse qui fait sortir les hébreux d'Égypte et les guide à travers la mer et le désert vers le lieu que Dieu lui a indiqué : la terre promise. Nous nous situons ici vers 1300 av. JC.

 

Au cours de cet exode, Moïse reçoit sur le mont Sinaï, la Torah dont les tables de la loi : des instructions morales que l'on appelle le décalogue.

 

Dans l’ouvrage “vivre avec nos morts” de Delphine Horvilleur, nous pouvons lire à son sujet : 


« Moïse fut un leader, un stratège, un combattant, un sage, mais il resta, jusqu’au bout, un homme qui connaît la peur et le doute, un être qui comme chacun de nous fait preuve de mauvaise foi et d’orgueil, se laisse emporter par la colère ou le désespoir. Face à la mort, il tremble et implore. Sa peur est la nôtre et nul ne nous demande de faire mieux que lui. L’héroïsme, dès lors, n’est pas de cesser d’appréhender la fin, mais de toujours nous soucier, même du fond de notre terreur, de ce qui, à notre mort, survivra. »

 

Les 12 tribus d'Israël, installées en terre promise se rassemblent ensuite jusqu'à être unies par le roi David vers -1000 puis son fils Salomon dès -970.

 

Retenons comme évènements majeurs : la destruction du premier Temple par les Babyloniens en -586 puis celle du second Temple de Jérusalem par les romains en l’an 70 de notre ère après des siècles de domination grecque puis romaine sur la région.

 

À la suite de cet évènement d’une extrême importance, l'étude et la prière collective sont désormais au centre du judaïsme.

L’importance de la Torah et l’héritage spirituel juif.

Les juifs s'attachent à compiler les livres dont la Torah qui forment la Bible juive dans le but de préserver leur héritage spirituel à travers le monde.

 

La loi orale ainsi qu'un ensemble d'enseignements et d'interprétation de la Torah sont rédigés dans ce que l'on appelle le Talmud.

 

Comme toute religion, le judaïsme s'appuie sur :

  •  des croyances,
  • des codes,
  • un culte,
  • et, une communauté.
Les juifs sont monothéistes : cela veut dire qu’un seul être suprême a créé le monde et ne peut être limité par un nom.

 

Par le don de la Torah, il aurait renouvelé son alliance avec le peuple issu de la descendance d'Abraham afin que celui-ci marche dans ses voies.

 

Les juifs disposent donc de règles qui se basent sur l'interprétation des 613 commandements contenus dans la Torah.

Ces commandements concernent tous les domaines de la vie.

A titre d’exemple, on peut y lire les règles alimentaires qui forment la cacherout.

 

Le culte juif se manifeste principalement par les 3 prières quotidiennes.

 

De nombreux juifs observent chaque semaine le repos du jour de chabbat du vendredi soir au samedi soir.

 

C’est l'occasion pour les croyants de faire une halte dans leur vie, de renoncer « à faire » et à produire afin de se laisser du temps pour « être » notamment auprès de Dieu.

De nombreuses fêtes juives ponctuent l'année avec ces rituels festifs par exemple :


  • La fête de Pessah qui fait mémoire de la sortie d'Égypte a une importance primordiale.
  • Rosh Hashana célèbre la création et ouvre le nouvel an juif au mois de septembre.
  • Yom Kippour est le jour du grand pardon durant lequel les juifs jeûnent et prient pour se repentir de leur faute.

Dans le judaïsme, les garçons sont traditionnellement circoncis le 8e jour après leur naissance pour rappeler l'alliance de Dieu avec Abraham.

 

Le passage de l'adolescence à la vie adulte est célébré par la Bar Mitzvah pour les garçons et la Bat Mitzvah pour les filles.

 

Répandue dans le monde en Diaspora, la communauté juive est très diverse, il existe notamment 2 grandes traditions culturelles héritées des siècles passés :

  • les juifs ashkénazes qui sont originaires d'Europe du Nord et de l'Est,
  • les juifs sépharades originaires du bassin méditerranéen. (Espagne, Portugal, Afrique du Nord)

 

A cela s’ajoutent les trois grandes tendances des pratiquants : le judaïsme orthodoxe, le judaïsme réformé, et enfin le laïc.

À combien s’élève aujourd’hui la population juive dans le monde ?

D’après le site d’information Times of Israël, un récent article indique que la population juive mondiale est actuellement estimée à environ 15,8 millions de personnes.

 

Parmi elles, environ 7,3 millions résident en Israël, représentant environ 46% de la population juive mondiale. Les États-Unis comptent environ 6,3 millions de Juifs, constituant la deuxième plus grande communauté juive.

 

Aujourd'hui, on estime environ 500 000 à 600 000 juifs en France, ce qui représente moins de 1% de la population.

 

Selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED), nous évaluons à 5% les couples interconfessionnels et à 15% plus globalement les couples mixtes.

Ces statistiques expliquent les souhaits de cérémonies adaptées et personnalisées lors des obsèques de l’un des deux époux ou conjoints.

 

Sources et aides à la rédaction de cet article :

-      Les enseignements de l’école de formation Effa Formations – Paris

-      La Torah expliquée, le contexte, les valeurs et l’actualité du texte de Philippe Haddad

-      L’ouvrage Le Judaïsme de Quentin Ludwig aux éditions Eyrolles.

-      L’association coexister_france

-      Le site d’information Times of Israël

-      Vivre avec nos morts, petit traité de consolation de Delphine Horvilleur : elle y décrit notamment des récits de cérémonies funéraires et explique les évolutions dans certaines étapes du rite.

-      Le film d’animation pour tous les publics : Le Prince d’Égypte des studios DreamWorks pictures (1998) qui relate avec pédagogie la vie de Moïse.

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