Comment organiser le rituel funéraire hindouiste lors d'une cérémonie d'obsèques ?

• Quel est le délai admis pour la crémation ou l'inhumation d'une personne hindoue ?

Il est généralement admis que les obsèques se déroulent le plus rapidement possible, mais après 3 jours durant lesquels il est d'usage de veiller le défunt.

• De quelle manière se déroule la veillée funéraire d'un défunt relevant du culte hindouiste ?

Un membre de la famille doit toujours être présent aux côtés du défunt pour le veiller jusqu’à sa crémation. 

• Quel cercueil privilégier pour des obsèques hindouistes ?

Les familles relevant du culte hindouiste souhaitent le plus souvent un cercueil très simple et sans emblème en vue de la crémation. En Inde, le corps est porté sur un brancard. Le défunt est vêtu de blanc et recouvert de fleurs, le brahmane récite des prières. Le fils aîné également vêtu de blanc allume le bûcher, puis sera en charge de la dispersion des cendres.

• Une toilette rituelle est-elle prévue à l'occasion de funérailles hindouistes ?

Oui, elle est faite par toute personne qui souhaite le faire et en présence de la famille. Le corps est enveloppé dans un linceul, que l'on remplace souvent à l'heure actuelle par un costume ou un sari.

Pendant ce rituel, le prêtre (caste des brahmanes) et les proches récitent des prières. 

• Comment se déroule la mise en bière avant les obsèques hindouiste ?

Contrairement aux autres religions, cette étape n'a pas la même importance dans le processus du rituel funéraire, l'étape centrale étant la crémation. Les rites hindous se concentrent davantage sur les prières, les mantras, et les offrandes que sur la présentation du corps du défunt.

• La thanatopraxie (soins de conservation du corps) est-elle autorisée dans le cadre d'obsèques hindoues ?

Les soins de thanatopraxie sont incompatibles avec la philosophie hindoue, car cela reviendrait, d'une certaine façon, à s'opposer à : la vision du corps comme simple enveloppe, l’urgence de la crémation pour la libération de l’âme, et la simplicité des rites funéraires hindous.

• Comment se déroule la crémation dans le rituel funéraire hindouiste ?

La crémation est généralement le seul mode de disposition des corps admis par les hindouistes. Pratiquée dans la grande majorité des cas, il est d’usage que la famille et le Pandit assistent à la mise à la flamme.

Le Pandit est un hindou de la caste des Brahmanes qui a appris les textes sacrés que sont les Védas. Ils chantent des mélodies en lien avec ces derniers durant les rituels. La crémation, considérée comme un acte de purification, permet aux âmes d’être libérées du cycle des réincarnations.

Elle est accompagnée d’un rituel d’offrandes et de purification.

Les cendres du défunt retournent à la nature lors de la dispersion. 

• Où se déroule la cérémonie lors d'une cérémonie d'obsèques hindouiste ? Quelle est la couleur du deuil dans l'hindouisme ?

Elle a lieu généralement au crématorium ou dans une salle louée à cet effet. Lors de la Puja (cérémonie) à la mémoire d'un défunt, le Brahmane, récite des gestes. 

Les offrandes dont les fleurs sont nombreuses. Le blanc est traditionnellement la couleur du deuil. 

• Quelles sont ensuite les grandes périodes du deuil suite aux obsèques hindouistes ?

Dans l’hindouisme, le deuil est une période sacrée, rythmée par des rites de purification, des offrandes aux ancêtres (shrāddha) et des prières pour le repos de l’âme du défunt (atman).

Le processus de deuil varie légèrement selon les régions, les castes, et les traditions familiales, mais on retrouve des grandes étapes communes.

Voici les grandes périodes du deuil hindou après les obsèques :

• Les 13 premiers jours – Période intense de deuil

Appelée souvent "Antyeshti Samskara" ou "Kriya", cette phase est considérée comme cruciale.

Il s'agit d'aider l’âme du défunt à se détacher du corps physique et à rejoindre les ancêtres (pitrs). On accomplit les rites ayant pour but de purifier le défunt et les proches, des mantras sont récités et des offrandes de riz, sésame, eau sont réalisées. La crémation se déroule à partir du 3ème jour.

Les membres de la famille sont en période de "deuil impur" (ashaucha) : ils évitent les visites sociales, les rites religieux, la cuisine normale, et portent des vêtements sobres (souvent blancs).

Le 13e jour marque la fin de ce cycle : cérémonie de purification (appelée Preta Shraddha ou Pindadan) pour aider l’âme à rejoindre le royaume des ancêtres.

C’est un jour crucial : l’âme devient alors officiellement un ancêtre (pitr), si les rites sont correctement faits.

• Du 13e au 1er anniversaire (shraddha annuel)

Une fois la période de deuil intense terminée, la famille reprend progressivement une vie normale, mais certaines obligations demeurent.

Tous les mois, des offrandes (appelées Masika Shraddha) peuvent être réalisées jusqu’au 12e mois.

Le 6e mois parfois : une autre cérémonie de transition intermédiaire est envisagée.

Le 1er anniversaire de la mort (appelé Samvatsarik Shraddha) est très important : la famille offre un repas aux prêtres, fait des dons, et accomplit un rituel de mémoire.

• Rites annuels (Pitru Paksha ou Shraddha)

Chaque année, une période de 15 jours est dédiée aux ancêtres. Appelée "Pitru Paksha", généralement en septembre/octobre (selon le calendrier lunaire).

Les familles hindoues rendent hommage à tous les ancêtres, et notamment aux personnes récemment décédées.

On y répète certains rites du deuil (offrandes, mantras, repas offerts aux brahmanes).

Ces rituels renforcent le lien karmique entre les vivants et les morts, et assurent que les ancêtres sont satisfaits dans l’au-delà.

Sources et aides à la rédaction de cet article :

- Les enseignements de l’école de formation des métiers du funéraire EFFA Formations – Paris

- Les documentaires en lien avec l'hindouisme sur Arte : www.arte.tv/fr/