Entrer au Panthéon, c’est rejoindre un pan de mémoire nationale, offrir aux grands de l’Histoire une dernière porte ouverte sur l’éternité.
Mais, comment se déroule réellement une cérémonie aussi solennelle qu’exceptionnelle au Panthéon de Paris ?
À travers ce rituel empreint de symboles, de respect du protocole et d’émotion, comprenons les étapes de ce moment de transmission où la Nation rend hommage à l’un.e des siens.
Le Panthéon, imposante nef nichée sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris (5ème arrondissement), est réservé à l’accueil des illustres vies qui ont marqué la France :
Tous sont choisis par le chef de l’État ou l’Assemblée nationale, selon les circonstances, pour leur contribution exceptionnelle à la République.
Depuis la Révolution, seules une cinquantaine de personnes ont été ainsi inhumées, ce qui rend chaque cérémonie au Panthéon à la fois historique, symbolique et unique.
Le déroulé protocolaire est millimétré.
Le décret N°89-655 du 13 septembre 1989, modifié par le décret du 24 juin 2000 définit les rangs (l'emplacement des personnalités les unes par rapport aux autres, non la rangée) et préséances pour les cérémonies publiques, applicables aux cérémonies funéraires.
L'ordre protocolaire des ministres et secrétaires d'Etat est publié au Journal Officiel fixant l'organisation du Gouvernement : l'ordre varie donc à chaque changement du Gouvernement.
La personnalité honorée est d’abord transférée dans un cercueil sobre, drapé des couleurs nationales, puis convoyée au Panthéon sous escorte d’honneur.
Souvenons-nous par exemple du convoi et de l’arrivée du cercueil de Joséphine Baker montant la célèbre rue Soufflot sur tapis rouge avant d’entrer au Panthéon le mardi 30 novembre 2021.
Il s’ensuit une célébration publique, souvent présidée par les plus hautes autorités de l’État : président, Premier ministre, membres du Parlement, voire représentants des anciens combats ou causes défendues par la personne honorée.
Tout se déroule ensuite dans un lieu clos, la nef du Panthéon, où résonne à la fois le silence du marbre et la gravité des hommages.
On y vit des discours officiels, des moments de recueillement, de la musique souvent solennelle, parfois lyrique. Le silence fait également partie de la cérémonie et vient créer des respirations nécessaires au déroulé.
Pensons maintenant à la dernière panthéonisation en date, celle du couple Missak et Mélinée Manouchian le mercredi 21 février 2024. Le groupe Feu! Chatterton y interprétait notamment "L’Affiche rouge", composée par Léo Ferré à partir d’un poème de Louis Aragon. L'intensité du moment relative au caractère historique incarnait la vérité d'une vie.
Des objets personnels, des interprétations musicales, des références aux œuvres, à l’engagement ou à l’itinéraire de la personnalité apportent du sens à la mémoire collective et complètent l'hommage institutionnel.
Il ne s’agit pas seulement de respecter une tradition, mais de connecter la personne à l’Histoire tout en créant une émotion qui traverse les générations. Tout comme à L’autre rive, où chaque cérémonie est conçue avec justesse pour refléter la singularité de la vie honorée, le Panthéon devient un espace de partage, d’unité et de gratitude.
Lorsque le cercueil est déposé dans la crypte, c’est l’histoire de la nation qui accueille un fragment de mémoire collective.
Les visiteurs, étudiants·es, citoyen·ne·s, peuvent venir méditer devant la sépulture, rappelant que l’honneur porté ne se limite pas au jour de la cérémonie, mais perdure au fil des ans.
Comme à L’autre rive, où chaque monument funéraire peut là encore être personnalisé pour raconter une vie, la crypte panthéonienne devient un espace de mémoire, où la matière — le marbre, la pierre, parfois la gravure — dialogue avec le temps.
Toutes les grandes vies célébrées et intronisées au Panthéon ne sont pas forcément inhumées au sein de la crypte. Même en l’absence de corps, la mémoire peut entrer au Panthéon. Aimé Césaire, par exemple, est honoré par une fresque, tandis que sa dépouille repose en Martinique, conformément à son désir.
Pourquoi perpétuer ce rituel ?
Reconnaître ceux et celles qui ont écrit l’Histoire, c’est renforcer ce qui nous rassemble aujourd’hui.
Ce geste rare nous rappelle notre devoir envers la mémoire, notre responsabilité collective de transmettre les valeurs que ces grandes âmes incarnaient.
Au sein de nos agences de l'autre rive, nous croyons que chaque cérémonie, qu’elle soit intime ou historique, porte en elle ce même besoin de sens, d’incarnation et de lien.
« Je n'aime pas l'expression devoir de mémoire. Le seul devoir, c'est d'enseigner et de transmettre. » Simone Veil entre au Panthéon le 1er juillet 2018 devenant ainsi la cinquième femme à y être honorée.
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